Du management au travail de management
Manager ? Ce n’est pas seulement être « encadrant », « chef », « responsable », « directeur », etc. C’est aussi, et, surtout animer des personnes pour réaliser une œuvre commune (Mieg, 2015, p.7). En outre, le terme « management » (Delavallée, 2013, p.13) semble posséder la même racine latine que ménagement, mot français du XVIe siècle, dérivé de ménager qui signifie disposer, régler avec soin et adresse, précise le Petit Robert. Son étymologie est, toujours d’après Delavallée, plus claire que sa signification actuelle. La notion de management est, en effet, employée de multiples manières (exemple : pour qualifier une activité professionnelle, un corpus de connaissances ou encore des techniques). D’après ce même auteur, « faire faire » et « performance » restent cependant les deux mots clefs au cœur de la fonction de management.
Par ailleurs, être manager est également un travail et un métier.
Définir le management : travail, métier
Parfois considéré comme une simple fonction ou encore une mission, le management est présenté par Hubault (2013, p.81) comme un véritable « travail ». Malgré cela, la gestion, les disciplines du management en général, évoquent peu ou pas le travail de management. Pourtant, passer par le travail est essentiel car c’est un moyen de réconcilier le management et la gestion avec les questions du travail, mais également d’appréhender le travail comme ressource.
En plus d’être un travail, le management est également un métier car il rassemble des compétences qui se développent dans la pertinence des actions et de décisions en situation. Le manager est ainsi un sujet au travail car il investit son activité de management à partir de ce qu’il est, de sa représentation du travail, et de ce qu’il a compris des attentes de sa hiérarchie et de ses collaborateurs (Mieg, 2015, p.22).
Par ailleurs, compte tenu de leur positionnement hiérarchique et proches de la sphère stratégique (DGS), ils sont constamment en prise avec ce qui se déroule en interne de la collectivité (exemple : jeux de pouvoir et choix opérationnels) et avec ce qui est imposé par le contexte externe (exemple : évolution réglementaire, modification de la demande sociale du territoire).
En permanence, ils doivent croiser des logiques, parfois paradoxales, et en faire la synthèse.
Enfin, ils doivent faire preuve de discrétion professionnelle concernant les choix stratégiques qui ne peuvent être dévoilés qu’à des moments opportuns. Ainsi, les Directeurs ou cadres supérieurs peuvent être parfois dans une grande solitude (Mieg, 2015, p.32).
Au vu de ces éléments, on peut noter l’importance de la hiérarchie pour le manager qui est comme les autres agents au sein de la collectivité, un « subordonné ».
Le management face à la hiérarchie : le manager en tant que subordonné
Les managers ont des supérieurs hiérarchiques. Malgré l’évidence, la littérature sur les managers à tendance à négliger ce fait et à considérer uniquement que le manager est celui qui dirige des personnes (Ayache & Laroche, 2010, p.134).
Le rôle de la hiérarchie est essentiel car dans une organisation, celle-ci est un moyen de réduire l’incertitude. En effet, au sommet, le dirigeant définit une stratégie pour réduire l’incertitude de ses cadres supérieurs.
Parfois, le déficit de sens dans la déclinaison d’une stratégie à travers les orientations est présent. Ce déficit peut apparaître compte tenu que la dimension politique inhérente au projet administratif de la collectivité n’a pas été suffisamment appréhendée sur le plan politique, c’est-à-dire dans son inscription et sa responsabilité à l’échelle d’un environnement ou d’un territoire donnés (Mieg, 2015, p.36).
A chaque niveau de la hiérarchie, le développement du sens est à privilégier constamment, car temporiser l’incertitude est un facteur de préservation de la santé au travail. A contrario, une incertitude de grande ampleur peut être un risque de souffrance au travail pour le manager.
Source : Mesquita, K. (2020). Extrait mémoire Psychologue du travail : En quoi le sens au travail favorise t’il le développement du pouvoir d’agir chez les managers ?